F. Guérin, J. R. Ndam
Enjeux
Les processus physiques, chimiques et biologiques agissant dans la ZC fonctionnent de manière interdépendante. Toutefois, leur degré de couplage et les échelles temporelles et spatiales auxquelles ils agissent restent largement méconnus. Construire des éléments de réponse aux questions environnementales sur la gestion des ressources en eau et en sols, l’impact du changement climatique et le cycle des nutriments nécessite une meilleure compréhension de la stabilité des régimes d’altération/érosion, de production de régolithe et du rôle de la végétation sur le cycle de l’eau et les cycles biogéochimiques en ciblant particulièrement carbone, azote et phosphore et leurs cycles couplés (Si, Zn, Fe, REE, etc.).
En ce qui concerne le cycle du carbone et les émissions de GES, les bilans mondiaux actualisés semblent indiquer que la somme des émissions des rivières et les lacs (2 PgC an-1 ) (Raymond et al., 2013), de la sédimentation (0,6 PgC an-1 ) (Tranvik et al., 2009) et de l’export de carbone depuis les continents vers les océans (0,9 PgC an-1 ) (Ciais et al., 2013) serait de 1,5 fois supérieurs au transfert de carbone depuis les surfaces continentales vers les écosystèmes aquatiques publié par le GIEC (1,7 PgC an-1 ) (Ciais et al., 2013). Ce bilan de carbone déséquilibré implique que certains flux demeurent mal quantifiés. Un des principaux grands défis consiste donc à identifier les sources de carbone à l’origine des flux vers l’océan et des émissions de GES. Le carbone manquant à l’équilibre de ce budget provient-il des zones humides, des sols et/ou de la végétation terrestre ? (Balagizi et al., 2015; Borges et al.,2015). Les implications de ce résultat sont capitales pour notre compréhension du cycle du carbone dans la ZC et notamment pour la quantification du puits de carbone continental (PSIP Seq2C).