Les Laboratoires Mixtes Internationaux (LMI) constituent l’un des principaux outils déployés par l’IRD pour catalyser l’activité partenariale Nord Sud des Unités Mixtes de Recherche françaises. Inscrit dans une stratégie de déploiement à moyen-long terme (jusqu’à 10 ans), les LMI offrent un socle solide pour le renforcement des activités de recherche, de formation et de transfert sociétal.
L’objectif du LMI DYCOFAC est d’étudier le fonctionnement de la zone critique et la ressource en eau en Afrique Centrale. Il s’agira d’apporter des éléments de réponses sur les liens, qu’ils soient forçages ou réponses, existant entre évolution du climat, dynamique de la végétation et les déterminants des cycles biogéochimiques. Ces liens sont complexes, mal compris et peu quantifiés en Afrique Centrale. Ils seront abordés à différentes échelles spatiales (de la parcelle au grand bassin fluvial) et temporelles (de la seconde à plusieurs centaines de milliers d’années).
La mise en œuvre de ce LMI est construite autour d’une approche pluridisciplinaire. Cette approche originale mettra en relation étroite les communautés de modélisateurs (climat, altération, transferts d’eau, végétation), de géochimistes et d’hydrologues (acquisition de séries temporelles de données de concentrations et de flux permettant de reconstruire les flux d’éléments, processus d’interactions aux interfaces eau-sol-roche-plante-atmosphère) ainsi que d’écologues (dynamique de la végétation, biomasse).
En termes de structuration des recherches et de renforcement des capacités scientifiques en Afrique Centrale, l’IRD et ses partenaires ont préalablement et durablement investi (principalement au Cameroun et au Gabon) dans :
- Le renforcement des activités avec Services Nationaux d’Observation « Bassins versant expérimentaux tropicaux » BVET (bassin amont du Nyong) et HYBAM (bassin du fleuve Congo)
- La mise en place d’un réseau de parcelles forestières permanentes (une centaine répartie au Cameroun et au Gabon), pour le suivi de la dynamique forestière, l’évaluation des gradients de diversité végétale et de carbone (très largement financé par des projets externes),
- L’étude de faisabilité et les premières investigations pour la mise en place de nouveaux observatoires de l’environnement au Cameroun (bassins urbains et périurbains de Douala et Yaoundé, bassin de la Sanaga en cours d’aménagement hydraulique) et au Gabon (bassin fluvial en mutation de l’Ogooué, où l’IRD et son partenaire TNC interviennent aussi en cartographie de la végétation),
- Le renforcement des capacités dans le cadre de masters régionaux (Gestion Intégrée des Ecosystèmes Littoraux et Marins –Cameroun, Gabon-, et Master Ressources en Eau et Risques Environnementaux dans les Métropoles Africaines MAREMA, ERASMUS EU).